Aujourd’hui, il est difficile de juguler l’inflation sans tuer la croissance. Face à cette surchauffe, le thermostat a été réglé. Les prix grimpent et la hausse des taux génère un coût des investissements plus élevé, il faut donc trouver des sources d’amélioration et repenser les modèles existants. .
Par Gérald Le Teurs – Directeur Associé Cosma Experts
Premier écueil, le temps. Un client allemand me disait récemment, « nous sommes organisés et bien structurés mais on ne sait pas mettre 36 heures en 24 ».
Depuis plusieurs mois, les organisations ont été fortement sollicitées et il devient de plus en plus compliqué de les optimiser. Le directeur Achat d’un grand groupe me confiait, « on a beau resserrer les filets, il y a encore des baleines qui passent ».
Il est donc primordial d’engager des actions concrètes, mais comme l’indique l’article d’Aude Guei, consultante en organisation, il faut prendre en considération les « tâches énergivores », De plus, il est nécessaire de trouver de nouvelles solutions et tenir compte du contexte économique.
La réussite passe aujourd’hui par deux leviers indispensables. Le premier, changer son angle d’approche en intégrant une tendance observée : vos collaborateurs ont besoin de solutions « porteuses de sens ».
Nous notons un changement de regard sur la façon d’aborder les dossiers. Citons ces quelques exemples dans le domaine des achats indirects. En ce qui concerne le suivi des flottes de véhicules, nous sommes passés de de la car-policy à l’utility-policy, qui permet d’apporter des outils concrets et sur-mesure face à un marché connaissant une révolution culturelle, sur fonds de RSE.
Dans le domaine des produits MRO (Maintenance Repair Operation), on note une certaine inflexion dans les achats de ces produits. La recherche du true-sourcing prend le pas sur des modes d’approvisionnement où naguère on considérait que le volume engagé ne nécessitait pas de revoir sa source d’approvisionnement vis-à-vis d’un distributeur par exemple. Cela se traduit également dans le mode de négociation : on préfère un « bon prix » immédiat au lieu d’une hypothétique remise de fin d’année.
Sur une famille de produits comme les fournitures administratives, on voit que le pourcentage de produits « private label » croit de façon significative depuis la fin du confinement.
Le second levier consiste à ne pas se tromper d’enjeu. Chez Cosma Experts, nous appelons cela la vision-tunnel. Trop souvent, nous observons que le levier d’amélioration n’est pas le bon. Par manque de temps, on se concentre sur « ce qui paraît évident » en d’autres termes, ce que l’on pense faire n’est pas forcément ce qu’il est nécessaire de faire, et le levier choisi n’est pas assez efficace.
Prenons ce cas récent où, après l’évocation du problème évoqué par notre client, nous nous sommes rendu compte que le vrai problème à résoudre n’était pas son prix de transport mais la résolution des nombreuses ruptures de charge dans son flux logistique.
Tenez en compte lors de vos prochains projets.